Le MEDEF-NC se porte en faux vis-à-vis des déclarations optimistes suite au vote du budget supplémentaire. Sans vouloir remettre en question certains signes encourageants, pour la Fédération des Entreprises, il n’est pas question de dire que la relance est en marche.

Communiqué de presse Medef.NC du 12/07/2018

Attention aux messages optimistes, l’économie calédonienne n’est pas en bonne forme !

La Nouvelle-Calédonie est fortement endettée.

Pour rappel par l’IEOM (rapport annuel 2017), l’encours des crédits aux administrations publiques locales du territoire (Nouvelle Calédonie, trois Provinces, Communes, Syndicats mixtes et autres administrations locales) a plus que doublé en 5 ans pour représenter 15.5% du PIB soit plus que la France ou encore la Polynésie.

Les investissements publics tentent de soutenir l’activité mais au prix de cet endettement croissant car les recettes des administrations publiques sont insuffisantes par rapport à la progression des dépenses.

L’investissement productif dans le secteur privé d’après les dernières tendances conjoncturelles du 1er trimestre 2018 est marqué par un attentisme lié aux échéances institutionnelles et par un manque de visibilité sur le démarrage de certains projets d’envergure (: Central Gaz de la SLN, programme LUCY).

L’investissement est quasiment à l’arrêt et ne permet pas d’être le relais de relance économique aujourd’hui.

Rentrées fiscales : augmentation du niveau d’imposition des entreprises et des ménages depuis 3 ans.

Le poids des prélèvements obligatoires qui a augmenté plus rapidement que le PIB lors de la dernière décennie impacte défavorablement la consommation finale des ménages et l’investissement privé. La croissance de 0,6% du PIB en 2016, et attendue à moins de 1% en 2017 et probablement en 2018, est insuffisante pour couvrir nos besoins en emplois, dépenses de santé et dépenses de fonctionnement.

L’économie n’est ni dans le vert ni dans l’orange mais clairement dans le rouge.

Emploi : Les dépenses de fonctionnement ne sont pas maîtrisées, pire : le recrutement d’agents publics et fonctionnaires territoriaux a gonflé.

Ce sont 2 000 nouveaux actifs par an que nous devrions intégrer au marché du travail chaque année (Source IEOM). Nous ne pouvons pas nous réjouir d’un volume d’emplois identique à 2015 (92 200 salariés) lorsque la population croît de 1,8%/an et quand le secteur privé a perdu des emplois au profit du secteur public.

Avec 20% du PIB consacré à la rémunération de la fonction publique, nous sommes en tête des classements mondiaux. Une grande partie de notre manque de compétitivité trouve certainement son origine dans cette dépense.

La santé des calédoniens est menacée à très court terme.

Pour faire écho à l’interpellation du Gouvernement par les syndicats de salariés (USOENC, UT-CFECGC, FÉDÉRATION DES FONCTIONNAIRES, COGETRA, USTKE) hier, au sujet du rapport IGAS, le MEDEF-NC s’accorde sur la méthode adoptée d’une délibération cadre « à la va-vite » sans concertation en amont ; mais il s’agit surtout du timing choisi car la priorité des priorités n'est pas la gouvernance du système de protection sociale. Pour le MEDEF-NC, c’est le financement du RUAMM pour éviter la banqueroute. Pour autant, le Gouvernement a botté en touche et renvoyé le sujet au Congrès duquel on attend, de fait, des décisions rapidement.

Quant à une réforme en profondeur de notre système de protection sociale, la Fédération des Entreprises y est favorable. Néanmoins, nous émettons de fortes réserves sur certaines recommandations faites par l'IGAS car elles imposent des précisions de mise en œuvre par le Gouvernement ; s'agissant notamment de la gouvernance, du statut et de la gestion financière de la CAFAT et nous en avons d’ailleurs fait part sur la rédaction aléatoire de la délibération-cadre, en audition au CESE jeudi dernier.

Le Nickel et autres secteurs :

L’état actuel du marché du nickel (reprise des cours) n’empêchera pas l’indispensable réorganisation du secteur pour espérer rester dans la course mondiale avec un niveau de productivité et de compétitivité qui reste à fortement améliorer.

Par chance pour l’économie calédonienne, le secteur fonctionne encore, car notre commerce extérieur ne tient que grâce au nickel. Toutefois Les bons chiffres du nickel masquent une réalité plus difficile, celle du BTP par exemple dont les perspectives sont catastrophiques – Les professionnels sont nombreux à faire état d’une détérioration de leur activité, de leur trésorerie, de leurs effectifs et de leurs délais de paiement.

Perspectives

Les résultats attendus des simulations opérées d’après le modèle Amedée vont venir confirmer une activité à l’arrêt et non pas seulement un attentisme des investisseurs. L’emploi est en berne, les cessations d’activités de plus en plus nombreuses, l’investissement faible, le BTP en déroute, ce ne sont pas des signaux d’une économie en reprise.

Il faut relancer l’économie.

La transition énergétique est effectivement une voie mais nous ne pouvons pas nous contenter de 13 mds d’investissements quand 5 à 10 fois plus seraient nécessaires

En conclusion le MEDEF-NC convient des difficultés auxquelles doivent faire face les autorités publiques, mais prévient que si l’optimisme est un levier de développement, il ne doit pas verser dans la démagogie. Comme nous l’avons toujours dit, les équilibres économiques et sociaux sont particulièrement fragiles en Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui l’urgence c’est l’ACTION, le CONCRET et non pas l’autosatisfaction.

Daniel OCHIDA, Président du MEDEF.NC

L'économie calédonienne décrite par le Medef NC dans les média

 

 

 

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Stéphanie Hervé
Responsable Communication