Le contexte économique de la Nouvelle-Calédonie au premier trimestre 2025 reste fortement dégradé. Après une période de crise liée aux émeutes de mai 2024, l’indicateur du climat des affaires (ICA) affiche une légère progression (+2,7 points), mais demeure à un niveau très faible (81,9).
Tendances Conjoncturelles
· Au premier trimestre 2025, la Nouvelle-Calédonie est confrontée à un climat économique très dégradé, conséquence des émeutes de mai 2024 et de la crise du nickel.
· Les perspectives d’activité restent incertaines, avec des soldes d’opinion sur l’activité passée et prévue qui demeurent faibles. A horizon de 12 mois 32% des entreprises répondantes craignent une défaillance.
Perspectives d'Investissement et Tensions de Trésorerie
· Le solde d’opinion sur l’investissement des entreprises stagne à un niveau très bas, reflétant une réticence à investir dans ce climat incertain.
· La production totale de crédits aux entreprises est en fort recul, tant en rythme trimestriel qu'annuel.
· La trésorerie des entreprises demeure dégradée, sans réelle perspective d’amélioration immédiate.
Indice des Prix et Emploi
· L’indice des prix à la consommation continue d'augmenter légèrement au premier trimestre 2025, avec une progression sur un an glissant de +1,8% à fin avril
· Concernant l’emploi privé, la situation est alarmante. Les données provisoires pour le 4e trimestre 2024 montrent une forte baisse de l’emploi salarié privé, avec plus de 11 000 emplois détruits sur un total d’environ 66 588 emplois, soit une chute de 17,4 % en un an. Cette dégradation importante traduit l’impact durable de la crise économique et sociale exercée par les événements de 2024, notamment les émeutes, qui ont provoqué la destruction de nombreux emplois.
Le solde d’opinion sur les effectifs du trimestre passé progresse, mais reste en territoire négatif.
Consommation des Ménages et Balance Commerciale
· La consommation des ménages poursuit son repli, avec une baisse des paiements et retraits par cartes bancaires (-14,2% sur la période janvier-avril 2025 vs 2024)
· Le stock d’incidents de remboursement des crédits et le nombre de dossiers de surendettement augmentent, signalant une dégradation de la vulnérabilité des ménages. La production de crédit à l’habitat aux particuliers reste sinistrée à -40,8% en glissement annuel
· La balance commerciale reste dégradée, avec des exportations représentant une faible part des importations, malgré une légère augmentation trimestrielle des exportations (+10,8% au 1er T25) mais en forte baisse sur un an glissant (-45,58%). Et les importations sont également en recul à -32,8%
Secteurs d'Activité
· Le secteur du nickel traverse une crise sans précédent, aggravée par la chute des prix du nickel (-1,5 % au troisième trimestre 2024) et une accumulation de stocks au LME (+20 %). La production minière connaît un rebond à court terme (+18,7 % en trois mois) mais s’inscrit en recul annuel (-24 %). La métallurgie, qui dépend de l’extraction, montre également des signes de dégradation avec une baisse annuelle de la production de 37,4 %, notamment pour le ferronickel et le NHC, malgré des rebonds ponctuels. La crise mondiale du nickel, avec une offre supérieure à la demande, continue d’affecter fortement l’économie locale, incapables d’inverser la tendance à cette étape.
· Le secteur du BTP est toujours à l’arrêt, avec des ventes de ciment à un plus bas historique et des soldes d’opinion mitigés.
· Le tourisme de croisière reprend, mais le nombre de touristes venant sur le territoire par avion reste faible. Les calédoniens en revanche recommencent à voyager à +37,9% sur un trimestre.
· Les indicateurs des filières élevage, crevette et thon sont mal orientés, avec des baisses des abattages de bovins et de porcins, ainsi que des exportations (-47.8% au 1er T25 pour le thon)
Filières et Asie-Pacifique
· La croissance de l’Asie-Pacifique pourrait s’affaiblir selon les prévisions du FMI, menacée par la nouvelle politique des États-Unis en matière de droits de douane.
· En Australie, le PIB a progressé, mais l'inflation sous-jacente (qui exclut les produits les plus volatils tels que l’énergie et l’alimentaire frais) a poursuivi sa baisse.