L’indicateur du climat des affaires (ICA), qui résume l’opinion des entrepreneurs calédoniens sur la conjoncture locale, oscille autour de 90 depuis la « sortie » de la crise du nickel début 2017 (100 est la moyenne sur longue période), c’est-à-dire un niveau proche de celui qu’il avait en 2014/2015 avant la crise. Au 3e trimestre 2018, l’ICA connait une forte fluctuation vers le bas pour s’établir à 85,4 (-6,5 points par rapport au trimestre précédent). Le caractère atypique du trimestre avec en ligne de mire le référendum d'autodétermination, explique la montée de l'inquiétude

Commentaire de l'expert

Dans le cadre de l’amélioration de l’information conjoncturelle diffusée sur les économies d’outre-mer, l’IEDOM et l’IEOM ont élaboré un indicateur synthétique du climat des affaires, suivant la méthodologie appliquée par la Banque de France pour l’analyse de la conjoncture en métropole. Cet indicateur est établi à partir des résultats de l’enquête trimestrielle de conjoncture au moyen d’une analyse en composantes principales, afin de résumer le maximum de l’information contenue dans chacune des questions de l’enquête de conjoncture. L’ICA peut s’interpréter comme une mesure qualitative de l’activité marchande. Il revêt en outre une dimension souvent légèrement prédictive.

L’objectif de l’indicateur est de donner un reflet le plus fidèle de la réalité des anticipations des entreprises et démontrer, sur la durée, de la fiabilité des réalisations a posteriori de ces projections cherchant à retranscrire l’évolution de la conjoncture économique du secteur marchand.

L’indicateur est récent en Nouvelle-Calédonie mais pour autant il est pertinent. Il permet d’établir un diagnostic conjoncturel fiable et tente de pallier l’absence de données permettant d’estimer la progression du PIB. Nous restons néanmoins dans l’appréciation de tendance et non dans le chiffrage d’une croissance ou décroissance du PIB.

La série de données de plus en plus longue devrait conduire à faire évoluer l’indicateur calédonien pour lui donner encore plus de pertinence à l’avenir.

Éric Dinahet
Chargé de l'économie et de la fiscalité