Comment ça marche ?

L’enquête Forces de travail réalisée par l'ISEE-NC revêt deux principaux enjeux : d'une part orienter les politiques publiques visant à résorber le chômage et d'autre part d'anticiper les besoins en formation du territoire.

 

2022 marque la cinquième édition de cette enquête très attendue, qui fournit chaque année de précieux enseignements sur l’état et l’évolution du marché du travail : activité des femmes ou des jeunes, durée de travail, emplois précaires, conditions de travail, parcours professionnels et formation.

C’est aussi, grâce à l’utilisation de normes internationales, la seule source qui permet des comparaisons avec d’autres pays sur des indicateurs communs comme le taux de chômage.

Qu'est ce que l'enquête Forces de Travail (EFT) ?

Depuis 2017, l'ISEE-NC (Institut de la Statistique et des Etudes Economiques Nouvelle Calédonie) menne une enquête relative aux Forces du Travail. Les résultats présentés et commentés sont tous issus de cette enquête réalisée sur l'ensemble du territoire calédonien.

 

A noter qu'en 2021, l’enquête EFT n’a pas pu être conduite compte tenu de la situation sanitaire. Cette année a été mise à profit par l’ISEE-NC pour mener un travail de refonte des questionnaires, afin notamment de décrire plus finement les situations d’activité. Ce changement limite certaines comparaisons fines avec les années précédentes, mais pour les grandes catégories d’activité et les différents taux restent décrits selon les mêmes modalités.


L’enquête EFT a pour objectif la production d’indicateurs annuels de mesure du chômage et de l’emploi, selon les normes du bureau international du travail (BIT). Ils diffèrent donc naturellement des résultats concernant l’emploi, le chômage ou les demandeurs d’emplois en fin de mois, publiés à partir des données du recensement de la population, des déclarations d’embauche ou de débauche, ou encore, des inscriptions auprès des services de placement.

 

L’enquête sur les Forces de Travail (aussi appelée enquête emploi) est déroulée en Nouvelle- Calédonie selon une méthodologie proche de celle en usage en France métropolitaine et dans les départements d’Outre-mer. Elle met en œuvre les concepts et les définitions de l’emploi et de l’activité retenus par le BIT, ce qui garantit la comparabilité des résultats entre les différents territoires français et européens.

 

Ainsi, 2022 est la cinquième édition de cette enquête, prévue sur un premier cycle de trois ans, avec renouvellement partiel de l’échantillon sur un tiers chaque année. Son champ est celui des ménages ordinaires. Les résultats présentés bénéficient des réponses de 3 260 ménages, ce qui représente 6 890 personnes de 15 ans ou plus, interrogées en vis-à-vis en première interrogation et par téléphone en ré-interrogation, entre juin et décembre 2022.

 

A savoir que cette enquête est financée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

 

Elle est composée des 3 volets suivants pour l'année 2022 :

  • Volet n°1 : 2022 par rapport aux années précédentes ;
  • Volet n°2 : Emploi et main d'oeuvre disponible en 2022 ;
  • Volet n°3 : Inégalités par genre et communautés.

Volet n°1 : 2022 par rapport aux années précédentes : Des créations d'emploi qui relancent le marché du travail

L'année 2022 a été marquée par des créations d’emplois qui relancent le marché du travail résorbant ainsi les effets de la crise sanitaire. En effet, environ un millier d'emplois ont été créés par rapport à 2019. Le taux de chômage retrouve son niveau d’avant la crise. Les indicateurs de l’emploi et du chômage s’améliorent et restent plus favorables que dans les départements d’Outre-mer.

 

A noter que 109 300 personnes occupent un emploi au sens du bureau international du Travail (BIT). La population en emploi représente 52% de la population totale des 15 ans et plus. Rapportée aux personnes de 15-64 ans, cette proportion, appelée taux d’emploi, s’élève à 58,7 %.

 

En parallèle, 13 400 personnes sont au chômage au sens du BIT, c'est à dire  qu’elles recherchent activement un emploi et sont disponibles dans les 15 jours pour l’occuper. En 2022, le taux de chômage des 15 ans et plus s'établit à 10,9%, 1 personne sur 10 n'a donc pas d'emploi mais souhaiterait travailler.

 

Entre 2020 et 2022, 4 000 personnes ont rejoint le marché du travail en tant qu'actifs occupés. Cette augmentation a permis de dépasser le niveau d'emploi de 2019 puisque 2 900 emplois ont été perdus au début de la crise sanitaire. Ce nouveau millier d'emplois créés a été profitable au secteur privé qui comptabilise 2 100 salariés supplémentaires sur la période 2020-2022.

 

Retrouvez l'ensemble des détails du volet 1 à la fin du dossier.

Volet n°2 : Emploi et main d'oeuvre disponible en 2022 : Des emplois pas toujours pérennes, et des difficultés pour accéder à l'emploi

Sur l'année 2022, la population en emploi comptabilise 109 330 personnes soit un taux d'emploi des 15-64 ans s'élevant à 58,7%.

 

Le salariat reste la forme d’emploi la plus répandue. Ainsi, 81 % des personnes qui ont un emploi sont salariées ; 16 % sont non-salariées, c’est à dire à leur compte ou gérants d’entreprises. Une minorité, 3 %, ont déclaré n’exercer qu’une activité d’appoint ou un petit boulot.

 

7 salariés dans le privé pour 3 dans le public : 88 270 actifs occupés sont salariés : 73 % travaillent dans le secteur privé et 27 % dans le public.

 

Tous secteurs d’activité confondus, la plupart des salariés sont âgés de 30 à 59 ans (76 %). Les jeunes de moins de 30 ans et les 60 ans et plus occupent respectivement 20 % et 4 % des effectifs salariés.

 

L’accès à l’emploi est favorisé par le diplôme. Ainsi, sept salariés sur dix disposent au minimum d’un CAP/BEP. Les non diplômés n’occupent que 27 % des emplois salariés, alors qu’ils représentent 40 % de la population totale des 15-64 ans.

 

Près d’une personne en emploi sur cinq vit une situation d’emploi précaire. En 2022, 64 % de l’ensemble des personnes en emploi occupent un emploi stable, qu’elles soient en contrat à durée indéterminée (CDI) ou fonctionnaires.

Elles sont majoritairement âgées de 30- 59 ans (83 %) et 13 % ont moins de 30 ans. Les non diplômés n’occupent que 24 % de ces emplois.

 

L’emploi non salarié est composé majoritairement de personnes qui travaillent à leur compte

En 2022, 17 200 personnes déclarent exercer une activité non salariée. 81 % d’entre elles exercent à leur compte (= patentés), les autres sont gérants d’entreprises (19 %).


22 400 personnes sans emploi souhaiteraient travailler et sont donc en marge du marché de l'emploi.

60% de ces personnes sont considérées comme chômeurs au sens du BIT soit 13 400 actifs et 40% relèvent du halo autour du chômage soit 9 000 inactifs. Parmi ce vivier de main-d’œuvre, 45 % n’ont aucun diplôme qualifiant et une personne sur deux est âgée de moins de 30 ans.

 

Les jeunes et les non diplômés plus touchés par le chômage

En 2022, 13 400 chômeurs sont recensés selon la définition du BIT. Le taux de chômage s’établit à 10,9 % et retrouve son niveau de 2019. Les jeunes restent plus exposés au chômage que leurs aînés, avec un taux de chômage de 26,2 %, quatre fois plus élevé. De même, le taux de chômage est fortement corrélé au diplôme. En effet, les personnes sans diplôme qualifiant sont les plus exposées, avec un taux de chômage de 16%.

 

Des problématiques sociales ou d’insertion qui retardent la recherche d’emploi

En 2022, 9 000 personnes composent le halo autour du chômage, conformément à la définition du BIT. Parmi elles, 9 sur 10 n’ont pas effectué de démarches de recherche active d’emploi. Les problématiques sociales et d’insertion sont les principaux motifs de cette absence de recherche d’emploi. Pour deux tiers des personnes qui composent le halo, un accompagnement vers l’emploi pourrait s’avérer nécessaire.

 

Retrouvez l'ensemble des détails du volet 2 à la fin du dossier.

Volet n°3 : Inégalités par genre et communautés : Face à l'emploi, les femmes et les Kanak restent désavantagés par rapport aux hommes et aux non Kanak

Entre 2020 et 2022, 4 000 personnes ont rejoint le marché du travail en tant qu’actifs occupés. Parallèlement, le nombre de chômeurs recule en 2 ans. Ces bons résultats profitent plus aux hommes qu’aux femmes et profitent également aux Kanaks même si les écarts persistent par rapport aux non-Kanaks.

 

  • Focus 1 : L'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes n'est pas encore au rendez vous

Pour l'année 2022, une personne de 15 ans et plus sur 2 est une femme. Toutefois en emploi, leur proportion est inférieure à celle des hommes puisque 47% des emplois sont détenus pas des femmes. Elles sont pourtant plus diplômées puisque 43% des femmes entre 15 et 64 ans sont titulaires d'un Bac ou diplôme supérieur contre 36% des hommes.

 

Les femmes occupent 44 % des emplois salariés du secteur privé mais sont plus souvent à temps partiel que les hommes (24% contre 4%). De plus, elles occupent moins souvent des postes de catégorie intermédiaire ou supérieure que les hommes.

 

En parallèle, les femmes occupent 62% des emplois du secteur public. Toutefois, les hommes sont les plus nombreux dans les postes de catégorie A ou d’encadrement. Elles sont également plus à temps complet dans le secteur public (85%) que dans le secteur privé (76%) même si elles restent majoritaires sur du temps partiel.

 

Concernant l'emploi non salarié, la présence des hommes est plus marquée puisqu'ils occupent 69% des emplois non salariés. Toutefois, les femmes sont plus diplômées puisque 64% d'entre elles sont titulaires du Bac ou d'un diplôme supérieur.

 

  • Focus n°2 : Des différences subsistent entre Kanak et non-Kanak

Les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa mettent un accent particulier sur la notion de rééquilibrage, entendue notamment d’un point de vue « communautaire » entre le peuple Kanak et les communautés non-Kanak. Cette partie se propose d’analyser les situations vis à vis de l’emploi au sens du BIT, sous l’angle des différences entre Kanak et non-Kanak. Toutefois, il ne permet pas de rendre compte de l’activité non- rémunérée qui existe au sein de la communauté Kanak.

 

En 2022, les Kanak représentent 39 % de la population de 15 ans ou plus.  47 % des Kanak sont en emploi, contre 55 % des personnes des autres communautés.

 

A noter que des écarts persistent entre les Kanak et les autres communautés, même à niveau de diplôme équivalent.

 

Retrouvez l'ensemble des détails du volet 3 à la fin du dossier.

Notre valeur ajoutée

Le MEDEF-NC vous tient informé des différentes enquêtes ou études réalisées par les pouvoirs publics notamment en matière d'emploi. Afin d'accéder à l'ensemble des résultats de l'enquête Forces de travail, nous vous invitons à consulter les documents commentés à la fin de ce dossier.