Podcasts medias et déclarations officielles du MEDEF Nouvelle-Calédonie au 2ème trimestre 2025
Signature de l'accord-cadre entre partenaires sociaux, pour répondre à l’urgence sociale, économique et fiscale. 12 et 13 Mai 2025
NOUMEA POST 13/05/2025
ACCORD DE RÉFORME FISCALE ET SOCIALE : POURQUOI IL EST HISTORIQUE - NoumeaPost
Après les accords de 2006 qui mirent fin aux blocages et cadenassages hebdomadaires des entreprises, aux grèves permanentes, et aux records de journées de travail perdues, l’accord 2025 issu de la Conférence Sociale et Fiscale est historique. Voici pourquoi.
Certes, les circonstances dramatiques qu’a connu le territoire, et le chaos économique et social qui en est résulté ont aidé au pragmatisme de la décision, pour
tenter de redresser, et l’économie, et l’emploi. Dans cette bataille qui s’ouvre, la fiscalité est une arme. Elle peut être un levier, elle peut être un obstacle, voire une guillotine. Mais les partenaires sociaux et le gouvernement ont conduit une réflexion inconsciemment fondée sur le modèle québécois : la recherche de l’intérêt commun.
La destruction de centaines d’entreprises a conduit à la destruction de milliers d’emplois. Cette expérience cruelle a démontré dramatiquement que le chef d’entreprise n’est pas un prédateur, profitant de la sueur des salariés, mais qu’au prix des risques, parfois personnels, qu’il prend, il crée les emplois.
Elle a aussi prouvé par la chute sans précédent des recettes budgétaires que la richesse fiscale produite est le fruit du travail et de l’entreprise. L’entreprise s’écroule, la fiscalité aussi. Plus avant, le raisonnement vaut également pour les cotisations sociales. Prélever excessivement sur l’entreprise, mettre des difficultés injustifiées sur la voie de son développement, pénalise la recette sociale.
Autre leçon, la fuite des personnels compétents, -catastrophique dans le domaine de la santé-, mais tout autant dans les entreprises, nuit à l’intérêt de tous, employeurs comme salariés.
L’accord conclu hier présente l’avantage d’embrasser l’ensemble des problèmes, y compris la nécessité, pour les entreprises, de réaliser des profits, y compris, pour les salariés, de recueillir leur juste part de ces profits, y compris pour mettre un terme à la ségrégation des conjoints non-citoyens, rejetés de « l’emploi local ».
Cette difficile étape consensuelle passée, à deux syndicats de salariés près, reste maintenant à mettre en œuvre ces belles résolutions. Les moins optimistes prétendront que commencent les vraies difficultés. Les optimistes souligneront, pour leur part, que le contenu de l’accord est à la fois, novateur et quelque peu transgressif, et qu’il est porteur d’espoir dans un paysage économique ravagé.
La Nouvelle-Calédonie n’a pas connu d’accord politique à l’issue du « conclave de Deva ». Mais elle bénéficie de celui-ci, passé avec des composantes essentielles de la société civile. C’est ce que l’on appelle « une bonne nouvelle ».
Les représentants syndicaux et patronaux ont signé hier, sous l’égide du gouvernement, un accord-cadre pour répondre à l’urgence sociale, économique et fiscale. Tous appellent désormais à l’action.
Dans un contexte de crise économique, politique et sociale sans précédent, le gouvernement et les partenaires sociaux ont envoyé un signal fort en ratifiant ce lundi un accord-cadre visant à donner un cap à la Nouvelle-Calédonie. « Vous avez prouvé que l’on peut avancer, parfois même au-delà de ses propres enjeux, a salué Alcide Ponga, président du gouvernement, en s’adressant aux partenaires sociaux. Il faut le dire, ce n’est pas pour l’État qu’on fait ça. C’est pour la Nouvelle-Calédonie, pour nos collectivités, pour notre économie ».
Le courage de la signature
Cet accord est le fruit des négociations débutées durant la conférence sociale et fiscale qui s’est tenue du 22 au 25 avril. « Je souhaitais souligner le courage des partenaires d’être autour de la table aujourd’hui pour apposer leurs signatures, a souligné Christopher Gygès, membre du gouvernement notamment en charge de l’économie, de la fiscalité, du travail ainsi que de l’emploi, et artisan de cette initiative. Il y avait certes des opinions très divergentes, mais il y avait aussi cette même volonté de faire remonter la Nouvelle-Calédonie, de faire en sorte qu’elle avance de nouveau. C’est là-dessus que nous avons réussi à nous accorder. C’est une belle image que nous envoyons à la population dans cette période difficile, d’autant plus que l’accord que nous signons concerne le quotidien des Calédoniens ». Deux absents notables : LA FÉDÉ (La fédération des syndicats des fonctionnaires) et la CSTC-FO (Confédération des Syndicats des Travailleurs de Calédonie – Force Ouvrière). Ces deux acteurs restent néanmoins « les bienvenus s’ils souhaitent nous rejoindre sur la base des scénarios proposés », a précisé Christopher Gygès.
Trois grands axes pour une transformation profonde
L’accord-cadre repose sur trois axes : construire un nouveau modèle économique, social et fiscal, agir sur la structure des prix pour lutter contre la vie chère et favoriser le retour à l’emploi et l’inclusion. Les objectifs sont de rétablir les comptes publics et sociaux d’ici 5 ans, de retrouver du pouvoir d’achat, d’améliorer la compétitivité des entreprises et l’attractivité du territoire, de permettre un retour à l’emploi et de réformer la fiscalité pour la simplifier.
Et maintenant ?
La signature ne signifie pas que tous les partenaires sociaux sont en accord avec toutes les mesures. Ces dernières seront étudiées individuellement pour comprendre leurs impacts sur le quotidien des Calédoniens. Ces études seront ensuite présentées aux partenaires, qui approuveront ou désapprouveront la mesure. Selon le cas de figure, la mesure pourra ensuite être présentée au Congrès pour voter sa mise en œuvre. Ce seront donc les élus du Congrès qui auront le dernier mot, mais si tous les acteurs sont en faveur de la mesure, il sera difficile de s’y opposer. Si ce parcours peut sembler long, le gouvernement et les différents partenaires ont souligné leur volonté d’agir rapidement. « Nous avons fait notre part, maintenant c’est aux élus de prendre leurs responsabilités », a résumé Tony Dupré, vice-président de la COGETRA.
Une signature donc, mais surtout le point de départ d’un travail collectif, où l’intérêt général prime sur les divisions. Même entre organisations que tout oppose, un socle commun semble émerger : reconstruire ensemble la Nouvelle-Calédonie.
Kim Jandot
LES SIGNATAIRES : (GOUVERNEMENT – Les secteurs indiqués sont ceux concernés par la fiscalité et le social) Alcide Ponga, Président, Christopher Gygès, (économie, fiscalité, travail, emploi), Samuel Hnepeune (formation) Thierry Santa (budget, fonction publique, suivi des comptes sociaux) – (PARTENAIRES SOCIAUX) Mimsy Daly (présidente du Medef), Nicole Moreau (président de la CPME), Jean-Louis Laval (président de l’U2P), Jean-Marc Burette (SG de l’Usoenc), Christophe Coulson (président de l’UT-CFE-CGC), Mélanie Atapo (président de l’USTKE), Jean-Pierre Kabar (président de la Cogetra).
QUE CONTIENT L’ACCORD CADRE ?
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et les partenaires sociaux ont signé un accord-cadre stratégique, fruit de longues négociations. Objectif : définir une trajectoire commune pour sortir de la crise actuelle.
L’accord-cadre repose sur trois axes : construire un nouveau modèle économique, social et fiscal, agir sur la structure des prix pour lutter contre la vie chère et favoriser le retour à l’emploi et l’inclusion. L’objectif, rétablir les comptes publics et sociaux d’ici 5 ans, retrouver du pouvoir d’achat, améliorer la compétitivité des entreprises et l’attractivité du territoire, permettre un retour à l’emploi et réformer la fiscalité pour la simplifier.
Les propositions concernent notamment :
Le Pouvoir d’achat
- Augmenter les salaires nets via un transfert progressif des charges sociales vers une fiscalité à assiette large. En d’autres termes, les Calédoniens seraient moins ponctionnés sur leurs salaires, mais la fiscalité serait modifiée (voir ci-dessous). Cette mesure aura forcément un impact sur le financement du système de santé, qui devra aussi être réformé, notamment par sa transition numérique. Un groupe de travail sera constitué pour modéliser les différents scénarios, afin d’analyser les impacts de cette mesure. Certains partenaires ont déjà alerté qu’il n’approuverait pas une mesure inflationniste : ils attendent donc de voir le résultat de l’étude.
- Modifier la fiscalité en réformant la TGC et en fusionnant la CCS et l’impôt sur le revenu.
- Augmenter le nombre de produits de « première nécessité » pour les exonérer de droits de douane et de TGC.
- Baisser les droits de douane sur les produits de grande consommation.
- Réduire le coût du fret maritime par une péréquation nationale.
- Élargir le dispositif d’intéressement aux entreprises de 11 à 50 salariés et défiscaliser la prime pour les salariés.
- Mettre en place un nouveau Bouclier-Qualité-Prix (BQP) dès cette année.
La Transparence économique
- Faire un audit de la pertinence des régulations de marché. En cours.
- Faire une étude de la structure des prix et des marges de la grande distribution (lancée ce mois-ci), suivie d’une étude similaire pour l’importation.
- Relancer l’observatoire des prix et des marges.
La Compétitivité des entreprises et l’attractivité
- Réduire l’impôt sur les sociétés (IS). Cette mesure serait financée par une réforme sur la fiscalité extérieure : l’idée est de créer une taxe sur les prestations des entreprises basées à l’extérieur du territoire. Cette mesure permettrait de discriminer positivement les entreprises locales, tout en étant une source de financement pour contrebalancer la baisse de recettes fiscales liée à l’imposition.
- Exonérer d’impôts les nouvelles entreprises durant trois ans.
L’Emploi et l’inclusion
- Proposer une nouvelle loi du pays sur le chômage partiel, avec des leviers de maintien et de retour à l’emploi : il s’agit notamment d’exonérer les charges patronales jusqu’à la fin de l’année.
- Lancer une plateforme unique pour l’emploi. Prévu début juillet.
- Prendre en compte les conjoints dans le dispositif d’emploi local.
Pour une mise en œuvre rapide
Considérant l’urgence dans laquelle se trouve la Nouvelle-Calédonie, tous les partenaires s’accordent pour dire que ces réformes doivent être rapidement engagées. Selon le calendrier fixé par le gouvernement :
- Lors de la séance du 21 mai, les élus traiteront de la question de l’élargissement de la liste des produits de première nécessité, de la péréquation nationale sur le fret maritime, de la nouvelle loi du pays sur le chômage partiel et le retour à l’emploi, ainsi que de la prise en compte des conjoints dans l’emploi local.
- Lors de la séance du 29 mai, les élus traiteront de la baisse de l’IS, de la taxe sur les prestations extérieures, de l’exonération d’impôt pour les nouvelles entreprises, de l’élargissement du dispositif d’intéressement et de la défiscalisation de la prime pour les salariés.
- Lors de la séance du 4 juin, les élus traiteront du texte baissant les droits de douane sur les produits de grande consommation, ainsi que du nouveau BQP.
Kim Jandot
QUELQUES RÉACTIONS À CHAUD
Signé par une large majorité d’organisations syndicales et patronales, l’accord-cadre porté par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie suscite des réactions convergentes mais comporte l’expression de plusieurs sensibilités. Tous s’accordent pourtant sur l’urgence à agir, mais insistent sur la nécessité de résultats concrets et sur le respect des lignes rouges de chacun.
« C’est une étape importante qui se joue aujourd’hui avec cette signature. On se réserve le droit de signer ou pas les projets qui en découleront. Mais il était de notre responsabilité de donner un signal fort aux Calédoniens, au monde économique et au monde social. On continuera de travailler, en espérant que nos élus prendront également leurs responsabilités afin que nous sortions de cette impasse ».
Christophe Coulson, président de l’UT-CFE-CGC
« Tout le monde connaît la situation des entreprises, et il était hors de question que la CPME ne soit pas autour de la table. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, il y a des lignes rouges, mais on a su mettre un peu d’eau dans notre vin pour prendre les dispositions qu’il fallait pour que les entreprises sortent la tête de l’eau ».
Nicole Moreau, présidente de la CPME.
« Si nous sommes tous autour de la table, c’est que nous avons tous la même volonté d’avancer. Les échanges ont parfois été âpres, mais nous restons fixés sur le même cap, c’est ce qui nous motive à continuer. Cet accord est une belle étape, mais il n’est qu’une étape : ce qui est important, ce n’est pas ça, mais l’aboutissement du travail quand les textes passeront au Congrès. Il faudra que nos élus prennent leur part de responsabilité. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais la situation de la Nouvelle-Calédonie nous force à nous mobiliser et à échanger car on ne peut pas ne rien faire ».
Alexandre Lafleur, président de la commission Protection Sociale au MEDEF
« Nous sommes satisfaits sur certains sujets comme le pouvoir d’achat, la lutte contre la vie chère et la relance de l’emploi. À très court terme, nous avons besoin de donner du pouvoir d’achat à la population pour relancer la consommation et lutter contre la vie chère. D’autres sujets arriveront par la suite, comme la fiscalité, mais nous avons besoin d’études d’impacts, de chiffres, pour nous assurer que ces réformes soient vraiment utiles. Nous souhaitons que cet accord soit gagnant-gagnant. Nous serons donc très vigilants sur les études d’impacts pour prendre les meilleures décisions possibles. Dans tous les cas, nous nous inscrivons dans les travaux : cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord sur tout, mais que l’on souhaite avancer sur les sujets qui nous intéressent ».
Alexis Falematagia, 3ème secrétaire général de l’USOENC
« Pour nous, c’est important de s’inscrire dans cette dynamique car nous voulons donner des réponses concrètes à la population. Cette feuille de route décline trois axes de travail qui vont amener des réformes qui sont également attendues par l’État. C’est la suite logique du PS2R, le plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction, porté par l’ancien gouvernement. Néanmoins, nous souhaitons rappeler qu’il faudra tenir compte de la révolte du 13 mai. C’est important, parce qu’au-delà de la révolte insurrectionnelle, c’est une révolte sociale. Il faut en tenir compte afin de ne pas reproduire les mêmes déséquilibres ».
Mélanie Atapo, présidente de l’USTKE
« Nous sommes assez satisfaits de cet accord. Cependant, il y a encore des points qui doivent être approfondis. Il faudra encore beaucoup d’écoute, de sagesse, de persévérance et de respect des uns et des autres pour avancer, et faire rapidement quelque chose pour le quotidien des Calédoniens. Tant qu’on ne verra pas les résultats sur le terrain, ça ne pourra pas satisfaire la population. C’est maintenant que ça va commencer ».
Jean-Louis Laval, président de l’U2P
Kim Jandot
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TV NC La 1ère 12/05/2025 - Les partenaires sociaux et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie signent un accord pour la relance économique
Les partenaires sociaux et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie signent un accord pour la relance économique NC La 1ère - 12/05/2025
Plus de deux semaines après le terme de la conférence fiscale et sociale, des membres du gouvernement et huit organisations syndicales s'alignent pour définir une trajectoire commune de réformes économiques.
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« Un accord pour le quotidien des Calédoniens » - La Voix du Caillou 13/05/2025 - Pas d’accord institutionnel, mais un accord économique, social et fiscal.
« Les partenaires sociaux ont réussi là où les politiques ont échoué. » Pour Nicole Moreau, présidente de la CPME, l’entente qui a prévalu au lendemain de la conférence sociale et fiscale du 22 au 25 avril est déjà un exploit en soi.
L’USTKE, la Cogetra, l’UT CFE-CGC, l’Usoenc, le Medef, la CPME, l’U2PNC… Hormis la Fédé et Force ouvrière, la majorité des syndicats de salariés et organisations patronales a signé hier un accord-cadre, malgré des visions profondément divergentes. « C’est une feuille de route solide, issue de longues heures de travail. Une étape importante pour la Nouvelle-Calédonie et le bien-être des Calédoniens », s’est félicité Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie et de la fiscalité, à la manœuvre depuis plusieurs mois.
« On a beaucoup parlé récemment d’un accord institutionnel, mais je crois qu’un accord portant sur le quotidien des Calédoniens est tout aussi essentiel. Il s’agit ici de rétablir nos comptes publics, d’améliorer les salaires, de favoriser le retour à l’emploi et, plus largement, de redonner du pouvoir d’achat à la population. » Les échanges ont été « âpres », à en croire plusieurs participants, mais tous ont pris leur responsabilité pour éviter l’enlisement du territoire. « On souffre tous de la situation actuelle, et on veut tous la faire évoluer », a résumé Alexandre Lafleur, président de la commission protection sociale du Medef.
Convergences
Si les partenaires sont loin « d’être d’accord sur tout », tous ont mis « un peu d’eau dans leur vin ». À force de discussion, les positions ont même fini par se rapprocher jusqu’à faire fait consensus sur certains sujets comme « la création d’un guichet unique pour les offres et demandes d’emploi ou le fait de favoriser les entreprises locales tout en taxant les prestations réalisées par des entreprises extérieures », a listé Christopher Gygès. Mélanie Atapo, présidente de l’UTSKE, voit dans le texte un prolongement du PS2R du 17e gouvernement : « Aujourd’hui, il faut créer de nouvelles recettes budgétaires, créer des emplois, relancer l’économie, redonner du pouvoir d’achat et le maintenir, et surtout travailler à réduire les inégalités sociales ». Des positions finalement pas si éloignées de celles du patronat.
Après les annonces, place à l’action
Quelles sont les premières mesures auxquelles les Calédoniens peuvent concrètement s’attendre ? La première concerne la suite du chômage partiel qui doit s’arrêter fin juin, « avec une loi qui permettra de maintenir les gens dans l’emploi, avec un rehaussement du chômage partiel de droit commun, mais aussi une exonération de charges patronales pour favoriser le retour à l’emploi », a annoncé le membre du gouvernement. Les Calédoniens peuvent aussi compter sur un élargissement de la liste des produits de première nécessité à prix mini, qui vont passer de 15 à 60. « Un effort significatif pour le pouvoir d’achat », selon le membre de l’exécutif, qui prévoit d’inscrire ces sujets à l’ordre du jour dès la séance collégiale du 21 mai. Des mesures pour les entreprises, notamment sur la fiscalité, devraient également rapidement se profiler, à commencer par une réduction progressive de l’impôt sur les sociétés.
Toutefois, si ces annonces peuvent paraître de bon augure, le tour est encore loin d’être joué. Christophe Coulson, président de l’UT CFE-CGC, a prévenu : « Si notre responsabilité est aujourd’hui de donner un signal positif au monde économique et social, cela ne signifie pas qu’on va signer les projets déclinés ». « C’est une étape », comme l’a rappelé Christopher Gygès. Une première base de discussion. En effet, chaque mesure concrète qui découlera de cette feuille de route devra être soumise aux partenaires sociaux avant son examen au gouvernement puis au Congrès. « Toutes ne vont pas forcément aboutir », a complété Alexandre Lafleur. Christopher Gygès espère toutefois que les élus du Congrès adopteront les textes en question, estimant que « l’esprit de responsabilité qui a prévalu avec les partenaires sociaux doit se prolonger au sein des institutions ».
Béryl Ziegler
« Cet accord n’est pas pour Bercy, il est pour nous »
L’État a plusieurs fois conditionné son soutien financier à l’adoption de réformes et à une augmentation de la pression fiscale à laquelle l’exécutif tente de résister. Cela pourrait-il encore être le cas ? Tony Dupré, vice-président de la Cogetra, redoute les contreparties imposées. « C’est compliqué de négocier avec l’État et notamment avec Bercy. » Ce texte sera-t-il soumis à l’aval de l’État ? « Cet accord n’est pas pour Bercy, il est pour nous », a répondu Alcide Ponga, le président du 18e gouvernement. En parallèle, un plan d’évolution de l’administration est également en cours d’élaboration.
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Gouvernement et partenaires sociaux se mettent d’accord sur "une trajectoire de redressement" | Les Nouvelles Calédoniennes 12/05/2025
L’exécutif a signé un accord-cadre avec les syndicats, ce lundi 12 mai. Le document, issu des échanges menés lors de la conférence sociale et fiscale organisée du 22 au 25 avril, fixe les grandes lignes des réformes envisagées par l’exécutif pour "redresser" l’économie calédonienne. Le travail doit se poursuivre autour de cette "feuille de route partagée" censée aboutir à un "modèle plus juste, soutenable et solidaire". (...)
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Reconstruction de la Nouvelle-Calédonie : un accord-cadre pour "tracer la voie" | Radio Rythme Bleu 12/05/2025
(...) Parmi les mesures concrètes étudiées : celle d’un élargissement du dispositif d’intéressement aux entreprises de 11 à 50 salariés et une défiscalisation de la prime pour les salariés. Ou encore une exonération d’impôt sur les sociétés pendant 3 ans pour les nouvelles entreprises. Mais attention, cet accord-cadre défini une orientation mais ne vaut pas acceptation automatique des projets à venir souligne Alexandre Lafleur, président de la commission Protection Sociale au MEDEF NC. (...)
"Nouvelle-Calédonie, un an après le 13 Mai 2024"
>> Tourisme en berne, quartiers à reconstruire : la Nouvelle-Calédonie un an après - Journal de 20 heures | TF1 12/05/2025
>> 13 mai 2024 : la nuit du chaos en Nouvelle-Calédonie La 1ère 13/05/2025
>> Victimes, dégâts, justice, emploi... Un an après le 13-Mai, les émeutes racontées en chiffres TV NC La 1ère 12/05/2025
>> [Émeutes, un an après] Avant les premières violences, des mois de mobilisations et de tensions politiques | Les Nouvelles Calédoniennes 12/05/2025
>> REPORTAGE. "Des clients sont surpris de me voir encore ouvert" : en Nouvelle-Calédonie, un an après les émeutes, une économie toujours en convalescence 10/05/2025
Conclave de Deva - Réactions du monde économique face à l'absence d'accord politique - 09/05/2025
TV NC La 1ère - 09/05/2025
Société civile, entreprises, syndicats.... les réactions après l'échec des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie
"On espérait très fermement cet accord"
Du côté des organisations patronales, fin avril, le Medef-NC expliquait que la situation était loin d'être réglée pour les entreprises calédoniennes. Aujourd'hui, encore trop d'interrogations persistent. "Qu’est-ce qui va se passer ? Est ce que le monde de l’entreprise s’écroule ? Le chaos, le privé y est depuis le 13 mai 2024. Nous aurions tous espéré un accord pour donner de la visibilité à la Nouvelle-Calédonie, aux investisseurs, pour rassurer tout le monde" déplore Bertrand Courte, vice-président du Medef-NC.
Pour le Mouvement, l’investisseur et/ou entrepreneur a besoin de confiance pour avancer et investir. "La confiance c’est une stabilité politique. Aujourd’hui, sans accord, on n’a plus cette stabilité politique qui était espérée alors restaurer la confiance dans ces conditions, c’est compliqué."
À l'approche de la fin du chômage partiel au mois de juin, Bertrand Courte rappelle que l'aide de l'État est toujours indispensable pour le monde de l'entreprise. "Sans cela, l’économie s’effondrerait. Le MEDEF, qui est très investi dans les travaux de réformes avec le gouvernement, va continuer à participer à ses travaux et être force de propositions pour au moins, sur la partie économique, apporter notre contribution et faire en sorte qu’on retrouve un système économique qui permette à tout le monde de vivre et qui permette aux régimes sociaux de se redresser et survivre."
Sans oublier le travail sur l’attractivité fiscale pour espérer attirer de nouveaux investisseurs. "Le monde de l’entreprise va donc faire ce qu’il sait faire : s’adapter, réagir et continuer à travailler et survivre" conclut-il.
Retrouvez l'interview de Bertrand COURTE, Vice-Président du MEDEF-NC dans cet extrait du journal TV NC La 1ère du 9 Mai 2025
Impact économique des ponts du mois de Mai 2025
- NC La 1ère - 01/05/2025 : 1er mai : un jour férié pas comme les autres pour les travailleurs
- RRB - 30/04/2025 - Bertrand Courte, Vice Président du MEDEF-NC explique l'absence de solidarité entre public et privé qui est en grande souffrance, tandis que 5 ponts sont octroyés aux agents du secteur publics cette année 2025.
- TV NC La 1ère du 30/04/2025 - Reportage : Les commerçants doivent s'adapter aux nombreux ponts de Mai. Le Vice Président du MEDEF-NC Bertrand COURTE revient sur l'alerte faite auprès des Institutions début avril à propos de ces ponts octroyés au secteur public ; et le Président du Syndicat des commerçants Ronan DALY, interrogé sur l'impact auprès des commerçants.
Le MEDEF-NC salue l’engagement de la Province Sud en faveur des entreprises calédoniennes 28/04/2025
Communiqué de presse du MEDEF-NC du 28/04/2025
Le MEDEF-NC salue l’engagement de la Province Sud en faveur des entreprises calédoniennes
Le MEDEF Nouvelle-Calédonie salue les mesures récemment adoptées pour soutenir l’économie locale, à un moment où nos entreprises font face à de graves difficultés, et en particulier les dispositifs SUDPRO et SUD JEUNES :
- SUDPRO, qui mobilise un milliard de francs CFP pour soutenir directement les patentés et les TPE à travers un crédit simple, rapide et exclusivement destiné aux achats auprès d’entreprises locales.
- SUD JEUNES, qui encourage l’embauche durable des jeunes diplômés.
Retombées Medias :
Nouméa Post du 28/04/2025 - LE MEDEF SALUE L’ENGAGEMENT DE LA PROVINCE SUD pour son soutien à l’économie locale, et plus particulièrement, au regard des récentes mesures adoptées au travers des dispositifs Sud Pro et Sud Jeunes. Un milliard de francs vont être consacrés en faveur des patentés et des Très Petites Entreprises au travers de Sud Pro. Quant à Sud Jeunes, le dispositif aide financièrement les entreprises qui embauchent des jeunes de la province Sud.
Replay Éco Soc Éco Choc du 24/04/2025 sur l'emploi
Retrouvez Éco Soc Éco Choc, présenté par Kim Jandot. Face à une crise sans précédent, plus de 11 000 emplois ont disparu dans le privé. Fermetures, contrats non renouvelés, secteurs à l’arrêt...le marché du travail est à bout de souffle.Comment soutenir les demandeurs d’emploi ? Faut-il adapter les règles de l’emploi local ? Quelles pistes pour relancer l’activité ? Une émission essentielle pour comprendre les enjeux de l’emploi en Nouvelle-Calédonie.
Les invités : Mimsy DALY, Présidente du MEDEF-NC ; Christopher Gygès, Membre du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ; Mélanie Atapo 1ère vice-présidente de l’USTKE.
Lancement du projet pilote du Lycée Jules Garnier « Parcours entrepreneurs - Mentorat entrepreneurial à l'école »
"Tout le monde peut entreprendre, peu importe son niveau de diplôme, son milieu socioculturel ou son lieu de vie"
Une 60aine de lycéens de 1ère et une 15aine d’entrepreneurs sont intégrés à cette 2ème édition du dispositif "Parcours entrepreneurs - Mentorat entrepreneurial à l'école", officiellement lancé ce jeudi matin 24/04/2025, au siège du Medef-NC.
Notre article détaillé >> Lancement du projet pilote du Lycée Jules Garnier "Parcours entrepreneurs - Mentorat entrepreneurial à l'école" | MEDEF NC
MEDIAS
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La Voix du Caillou 30/04/2025 - Supplément Eco :
Susciter l’envie d’entreprendre Le 24 avril 2025, le vice-rectorat, soutenu par le gouvernement, a lancé la 2e édition du programme « Parcours Entrepreneurs – Mentorat entrepreneurial à l’École » au Lycée Jules Garnier de Nouméa. Ce programme pilote vise à encourager l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes Calédoniens en leur permettant de créer des mini-entreprises fictives sur une période de trois ans, de la seconde à la terminale STMG (Sciences et Technologies du Management et de la Gestion). En partenariat avec des acteurs du monde économique tels que le Medef, la CCI, l’Association des Entrepreneurs Kanak, l’ADIE, et de nombreuses entreprises locales, ce projet se veut un levier pour dynamiser l’innovation et l’entrepreneuriat sur le territoire.
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RRB 24/04/2025
Un projet pour développer l’esprit d’entreprise chez les jeunes calédoniens a débuté au lycée Lapérouse. Une soixantaine de lycéens de classe STMG participent au projet de mentorat entrepreneurial à l’école. Pendant trois ans, ils travailleront sur l’élaboration de mini-entreprises fictives, accompagnés d’entreprises, elles, bien réelles. Le but, à terme : sensibiliser les jeunes aux enjeux et besoins économiques du territoire.
Pour la deuxième année consécutive, le lycée Jules-Garnier expérimente le dispositif de mentorat, qui vise à mettre en lien pendant trois ans, des élèves qui créent une mini-entreprise fictive avec des patrons. Objectif : "désacraliser" ce milieu professionnel encore entouré de préjugés pour encourager les jeunes à se lancer, qu’importe leur parcours de vie.
Comment mieux se déplacer, notamment en périphérie de Nouméa, en particulier depuis la crise qui a largement freiné l’accès aux transports en commun ? C’est à cette "problématique du quotidien" que Darius Sacilotto, 16 ans, a décidé de s’atteler. Avec un camarade de classe, cet élève de première STMG au lycée Jules-Garnier planche depuis l’an dernier sur l’élaboration d’une application de covoiturage "sécurisée". "Il y a déjà eu quelques tentatives en Nouvelle-Calédonie, mais elles n’ont pas été popularisées, donc on aimerait avancer sur ce projet en s’inspirant largement de la plateforme Blablacar très utilisée (dans l’Hexagone)", expose ce lycéen, qui n’aurait jamais pensé, il y a encore quelques mois, s’intéresser au monde de l’entrepreneuriat et des start-up.
Moins de théorie, plus de pratique
Cette initiative, qui s’inscrit sur une durée de trois ans, stimule et encourage cet élève à poursuivre son parcours scolaire. "Dans les cours normaux, il y a beaucoup de théorie, mais presque pas de pratique. Là, on a une autre approche avec une vision différente des choses, plus professionnelle. Je pense que cela m’aidera à m’orienter vers les domaines qui m’intéressent si je poursuis mes études après le bac." Ce témoignage illustre parfaitement les objectifs du dispositif expérimental lancé en 2024 au lycée Jules-Garnier, à Nouville, et reconduit cette année auprès d’une soixantaine de jeunes qui ont décidé de s’inscrire à l’option "Mentorat entrepreneurial à l’école".
Participer au développement économique
Ce dispositif a été pensé pour permettre aux secondes d’identifier un projet, puis de créer une "mini-entreprise fictive" jusqu’en terminale. Le tout, accompagné par des chefs d’entreprise et associations d’entrepreneurs. "Ce parcours vise à mettre en relation les élèves et les sociétés, afin de démontrer à ces jeunes qu’ils ont un rôle à jouer au niveau du développement économique du territoire, résume Julie Micheli, enseignante en économie et gestion, ravie de la transformation à laquelle elle a assisté chez certains d’entre eux. La plupart de ceux qu’on avait l’an dernier n’étaient pas particulièrement attachés à l’école et certains pouvaient même être en situation de décrochage. Ce qui est génial, c’est qu’en les ayant mis de façon très pratique en action, à la fin de l’année, ils ont demandé à prolonger le cursus entrepreneur."
Une manière d’encourager la réussite scolaire, mais aussi de lutter contre certains préjugés encore tenaces sur le monde économique et l’insertion professionnelle. "Ces jeunes sont parfois très éloignés du milieu entrepreneurial, parce qu’il n’y a pas d’entrepreneurs dans leur famille, que ce n’est pas le milieu social d’où ils viennent, etc. Tout l’enjeu est de leur dire que tout le monde peut entreprendre, peu importe son niveau de diplôme, son milieu socioculturel ou son lieu de vie, martèle Julie Micheli. On sait que parmi eux, il n’y aura pas que des entrepreneurs, mais on aura quand même réussi à leur faire comprendre qu’ils sont capables d’aller travailler en entreprise et de se projeter dans une réalisation professionnelle."
Créer des contacts et un réseau
Une vision que partage le Medef, pleinement impliqué dans ce dispositif expérimental : "L’image que reflètent les entreprises est parfois un peu intimidante pour les jeunes. L’idée est d’ouvrir en grand nos portes et de désacraliser l’entreprise pour montrer que chacun peut y apporter sa pierre, et que tout le monde y a sa place, insiste Cédric Faivre, délégué général de l’organisation patronale, qui trouve également, à travers ce parcours, son propre intérêt. La question de la compétence et du recrutement est véritablement problématique. C’est un point que nous soulignons régulièrement. Les entreprises ont parfois du mal à trouver les profils qu’ils recherchent. Et même si ce n’est pas l’objectif initial et que c’est encore un peu tôt au lycée, ce mentorat est aussi l’occasion de nouer des réseaux, de créer des contacts qui pourront être bénéfiques à l’avenir."
Communiqué des représentants d' NC ECO au sujet du projet sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. "quand l’ambiguïté s’ajoute à l’absence de perspectives" 23/04/2025
MEDIAS :
- Nouméa Post 24/04/2025 - LES RESPONSABLES DU MONDE ÉCONOMIQUE RASSEMBLÉS DANS NC ECO MÉCONTENTS de l’apparente non-prise en considération des enjeux économiques en Nouvelle-Calédonie dans le projet d’accord qui sera mis sur la table par Manuel Valls. Ils déplorent l’absence de retour sur les propositions qu’ils ont émises dans le cadre d’un possible accord et qu’ils ont portées à la connaissance du ministre.
Mimsy Daly, présidente du Medef Nouvelle-Calédonie, est l'invitée du JTV La 1ère du dimanche 20 avril
"On ne prend pas en considération la question du financement du futur modèle institutionnel", estime la présidente du Medef-NC, Mimsy Daly
REPLAY :
Aides de l'État, reconstruction, mais aussi négociations politiques et avenir institutionnel. Mimsy Daly, présidente du Medef-NC, était l'invitée du journal télévisé du dimanche 20 avril 2025. Elle est revenue sur les priorités des prochaines semaines.
Stéphanie Chenais • Publié le 21 avril 2025 à 11h02, mis à jour le 21 avril 2025 à 12h04
Quasiment un an après le début des émeutes, comment se portent les entreprises calédoniennes ? La situation est loin d'être réglée selon la présidente du Medef-NC. "On n'est pas totalement sortis de la phase de sauvegarde, néanmoins la reconstruction commence. Notamment avec le démarrage des chantiers publics qu’on a attendus longtemps", détaille Mimsy Day. "On parle d’à peu près 15 milliards de coûts-projets qui vont être financés notamment par des subventions de l’État, mais aussi par les collectivités. C’est une première étape, ce n’est pas suffisant, mais on n’a pas beaucoup de bonnes nouvelles et ce lancement des chantiers publics en est une."
Une défiscalisation dédiée à la reconstruction des bâtiments commerciaux détruits
Et d'ajouter que d’autres dispositifs commencent à voir le jour, notamment la défiscalisation attachée à la reconstruction des bâtiments commerciaux détruits. "C’est une mesure qui est extrêmement importante pour encourager les investisseurs à reconstruire."
Cette mesure va permettre de relancer la construction, cette fois dans le secteur privé.
Une incitation forte selon la présidente du Medef-NC. "Il faut savoir que le commerce n’a jamais bénéficié de ce type de mesure, elle sera limitée dans le temps, et exclusivement aux commerces détruits. C’est une défiscalisation nationale, donc ça ne signifie pas moins d’argent pour les collectivités. C’est une aide de l’État à la reconstruction."
Les trois quarts des dossiers d'assurances traités
Autre urgence pour le Medef-NC, la question des assurances reste centrale pour le patronat. Un dossier qui a avancé selon Mimsy Daly. "Les indemnisations progressent. Trois quarts des dossiers ont été traités, les 25% restants sont les plus gros dossiers, qui prennent du temps pour des raisons d’expertise. Notre problème, c’est surtout celui de la réassurance, la capacité à avoir de nouveaux contrats. La garantie émeutes aujourd’hui n’existe plus en Calédonie. Nous avons demandé à l’État de travailler sur ce sujet, pas que pour la Calédonie, mais aussi au niveau national, pour trouver un fonds de garanties des émeutes."
Une réforme fiscale nécessaire pour le Medef
En parallèle, le Medef-NC participera cette semaine à la conférence sociale et fiscale organisée par le gouvernement sur quatre jours. "On est ravi que cette conférence ait lieu. La réforme fiscale est absolument nécessaire pour nous. C’est un outil de la relance. Déjà parce que nos comptes sociaux sont en faillite et que le modèle de financement de nos prestations sociales qui reposaient sur l’emploi et le travail en Calédonie pour l’essentiel a été mis à terre par cette crise." Et de rappeler que 12 000 emplois du secteur privé qui ont été détruits. "NC éco a fait des propositions pour que cette réforme de la fiscalité permette de revaloriser notamment les bas revenus, pour leur permettre de leur redonner du pouvoir d’achat, via la modification des assiettes fiscales."
Un mille-feuille institutionnel
Au volet institutionnel, le Medef-NC soulève plusieurs points d’alerte, à commencer par ce qu'il considère comme un mille-feuille institutionnel. "Notre modèle institutionnel est extrêmement compliqué pour l’exercice de l’économie. Il est source de complexité et source de coûts. Avec une fonction publique qui reste extrêmement lourde et qui pèse sur les finances publiques de la Calédonie et donc sur sa capacité à investir. Pour nous c’est un problème majeur."
Le deuxième point relevé par le Medef-NC concerne l’exercice d’un certain nombre de compétences. "Il faut s'interroger sur leur financement et à savoir si on est en capacité de les exercer. Le droit des contrats, le droit des assurances, par exemple, posent aujourd’hui des difficultés. Et ça freine le développement économique. Il faut se poser les bonnes questions."
Est-ce que le système institutionnel de demain sera finançable par les Calédoniens, les entreprises calédoniennes et les contribuables ?
Une vision économique plus territoriale
La version du document issu des discussions menées entre les groupes politiques locaux et l'État inquiète un peu le Medef. "Il nous semble qu’on ne prend pas en considération la question du coût de nos collectivités, du financement du futur modèle institutionnel. En matière de politique économique on a besoin d’un cap, d’une vision qui soit la plus territoriale possible, de façon à relancer un certain nombre de filières, l’agriculture, le tourisme, le nickel."
Concernant cette filière, le Medef estime d'ailleurs que le nickel reste un fort vecteur d’emplois. "Mais on propose surtout le développement d’autres filières économiques partout sur le territoire. Il faut une approche territoriale de notre développement économique. Le Nord doit en bénéficier, car il faut relancer l’économie partout en Calédonie."
Un besoin d'initiatives individuelles pour un modèle de société plus solidaire
Interrogée sur la possibilité de développer un modèle de société plus sociale et solidaire, la présidente du Medef estime qu'il s'agit notamment d'une volonté politique, soutenue par des initiatives individuelles. Mimsy Daly prend l’exemple de la taxe sur l’extraction et l’exportation de Nickel. "Avec des retombées qui étaient prévues pour les communes minières, pour développer un autre modèle économique, plus harmonieux. Elle n’a jamais passé la porte du Congrès. Les acteurs économiques étaient en faveur de retombées fiscales pour ces communes. Deuxième exemple, la taxe sur les croisiéristes qui apporte du développement économique. Cette taxe devait aussi se traduire par des retombées."
Conférence fiscale et sociale avec les partenaires sociaux et le gouvernement du 22 au 25/04/2025
À l’initiative du gouvernement, les acteurs du monde économique et social participent à une conférence dédiée aux enjeux sociaux et fiscaux. Jusqu’à vendredi, ils discuteront de l’emploi, du pouvoir d’achat et de la compétitivité avec l’objectif affiché de définir les grandes orientations dans l’élaboration des prochaines réformes.
Le programme de la conférence
Mercredi 23 avril : Analyse du coût du travail, de la compétitivité et du pouvoir d'achat, avec des ateliers sur la décomposition des charges des salaires et leur impact ainsi que les dispositifs possibles de redistribution des richesses dans l'entreprise.
- 8 h : accueil
- 8h15 : discours d'ouverture par Christopher Gygès
- 8h30 : présentations relatives au coût de l'emploi
- 10 h : échanges
- 10h30 : témoignages d'acteurs de l'emploi et de la formation
- 11h30 : clôture par Christopher Gygès
Jeudi 24 avril : Diagnostic de la fiscalité calédonienne et exploration de pistes pour une fiscalité plus simple, compétitive et juste.
- 8 h : accueil
- 8h15 : discours d'ouverture par Christopher Gygès
- 8h30 : comprendre le système fiscal actuel
- 9 h : échanges
- 9h30 : benchmark international sur la structure de la fiscalité
- 10 h : échanges
- 11h : clôture par Christopher Gygès
Vendredi 25 avril : Synthèse des débats et orientations pour les réformes à venir, avec une table ronde finale réunissant des représentants du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et de la société civile.
Dans les Médias :
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Après la situation de l'emploi, la conférence sociale et fiscale aborde le coût du travail NC La 1ère - 23/04/2025 - (...) Les interventions ont fait réagir l'auditoire, composé également de chambres consulaires ou de syndicats patronaux. "Le réalisme, a par exemple avancé la présidente du Medef-NC, nous impose d'imaginer une réflexion régionale de l'emploi." Mimsy Daly citant des dispositifs dans le bassin océanien, pour s'adapter aux demandeurs peu qualifiés. (...)
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EMPLOI. “Où sont-ils ?” : ces plus de sept mille anciens salariés "sortis des radars" depuis les émeutes - NC 1ère 23/04/2025
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37 % de demandeurs d’emploi en plus - La Voix du Caillou 23/04/2025 (...) Au 15 avril 2025, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 37 % par rapport à mars 2024, atteignant 11 101 personnes. (...)
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4 jours pour bâtir une réforme fiscale et sociale en profondeur | Radio Rythme Bleu 22/04/2025
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Une conférence sociale et fiscale pour réformer la Nouvelle-Calédonie NC La 1ère 22/04/2025
Réhabilitation des bâtiments détruits en mai 2024 : le MEDEF-NC obtient des précisions du Ministère des Comptes publics de l’Etat
COMMUNIQUE MEDEF-NC DU 16/04/2025
Réhabilitation des bâtiments détruits en mai 2024 : le MEDEF-NC obtient des précisions du Ministère des Comptes publics de l’Etat
Suite au courrier adressé le 18 mars dernier par la Présidente du MEDEF-NC, Mme Mimsy DALY, à la Ministre chargée des Comptes publics, l’Etat a apporté des clarifications importantes sur les modalités d’application des réductions d’impôt pour investissement productif en Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de la réhabilitation des immeubles détruits ou endommagés lors des émeutes de mai 2024.
La Ministre confirme notamment :
- L’éligibilité des immeubles entièrement détruits ou partiellement rendus inexploitables, à condition qu’ils fassent l’objet de travaux lourds permettant un retour à l’état neuf ;
- La non-éligibilité des activités commerciales et immobilières, sauf mesure spécifique à venir ;
- La possibilité pour les propriétaires-exploitants d’immeubles situés dans un secteur éligible de bénéficier des aides sans obligation de transfert de propriété ;
- L’admission d’une tolérance concernant certaines dépenses engagées avant dépôt d’un dossier d’agrément, hors base éligible ;
- Une future mesure gouvernementale (projet de loi de finances 2026) en soutien aux commerces sinistrés, applicable rétroactivement à compter du 29 mars 2025.
Le MEDEF-NC salue l’écoute de l’Etat et la prise en compte des réalités calédoniennes, tout en restant mobilisé pour que les entreprises locales puissent bénéficier d’un accompagnement adapté à la reconstruction.
Nous vous joignons le courrier de la Ministre d'Etat, Amélie de MONTCHALIN à consulter sur ce lien en bas de page :
Reconstruction : des précisions sur la défiscalisation nationale - La Voix du Caillou 18/04/2025
Séminaire FEDOM MEDEF-NC CCI 16/04/2025
DANS LES MEDIAS
- 2025-04-16 RRB et NC La 1ère FEDOM Séminaire MEDEF NC CCI : https://youtu.be/lYWXdpvu1lc?feature=shared
- Redonner de la visibilité à l’économie - La Voix du Caillou 17/04/2025 - Le séminaire de la Fedom était organisé en partenariat avec le MEDEF et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), et portait sur les solutions de financement pour le redémarrage de l’activité des entreprises, et les garanties assurancielles. Il a permis d’engager une réflexion approfondie sur la crise économique consécutive aux émeutes, nourrie de témoignages de chefs d’entreprise. « La Calédonie souffre d’une crise économique longue, douloureuse, marquée par une absence de visibilité. Pourtant, les entrepreneurs ont envie de retrouver de la confiance », a déclaré le président de la Fedom, Hervé Mariton. La confiance : le mot est revenu tout au long de la matinée, comme une dimension essentielle à la consommation, à l’activité des TPE et des PME, comme aux stratégies des grands groupes.
- Mercredi 16 avril 2025, "les enjeux du financement privé en Nouvelle-Calédonie" seront au cœur d’un séminaire de la FEDOM en partenariat avec le Medef-NC et la CCI. Hervé Mariton, ancien Ministre des Outre-Mer, ancien député de la Drome, et aujourd’hui président de la FEDOM l'invité Radio Rythme Bleu ce 14/04/2025 matin. Quel regard porte-t-il sur la situation actuelle en #NouvelleCalédonie, et notamment sur les défis #économiques ?
PODCAST : https://youtu.be/DxY95Krn7l8?feature=shared
- Les visites de la FEDOM - La Voix du Caillou 16/04/2025
LE REPLAY du Séminaire FEDOM MEDEF-NC CCI 16/04/2025 :
Projet d'audit sur les mesures de régulation de marché - COMMUNIQUE DU MEDEF-NC du 16/04/2025
COMMUNIQUÉ DU MEDEF NOUVELLE-CALÉDONIE
Nouméa, le 16 avril 2025
Suite à la présentation, la semaine dernière, du projet d'audit des mesures de régulation de marché, le MEDEF-NC a adressé un courrier à M. Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge notamment de l'économie, lui demandant que cette étude repose sur une méthodologie objective mettant en évidence l'ensemble des impacts macro-économiques des mesures existantes. Le MEDEF-NC recommande par ailleurs que le caractère de parfaite indépendance du prestataire en charge de cette étude soit scrupuleusement respecté.
Le MEDEF Nouvelle-Calédonie
Courrier : medef-nccourriergncauditprotectionmarches15042025.pdf
Le MEDEF-NC donne sa position quant à l’audit qui va se pencher sur les protections de marché. Dans un courrier adressé à Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, le MEDEF précise qu’il « soutient sans réserve l’évaluation des dispositifs de régulation de marché, dans le cadre d’une réflexion globale sur le modèle économique calédonien ». Il demande cependant que cet audit soit réalisé « par un cabinet exempt de tous liens d’affaires avec les acteurs calédoniens », afin que ses résultats ne soient ni contestés ni contestables. Si pour la fédération patronale « le périmètre de l’étude sera utilement limité à l’ensemble des acteurs privés bénéficiant de mesures de régulation de marché », toutefois « des évaluations complémentaires sur d’autres secteurs, et notamment ceux de la production agricole et des monopoles publics, sont nécessaires : elles devront faire l’objet d’études distinctes avec une méthodologie adaptée ». (...)
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RRB et NC La 1ère - 16/04/2025 - Dispositifs de régulations de marché :
Droits de douane : la Nouvelle-Calédonie sera-t-elle affectée par la guerre commerciale ? | Les Nouvelles Calédoniennes 15/04/2025 - Contrairement à 175 pays du monde, la Nouvelle-Calédonie n’est pas concernée par la hausse des droits de douane – suspendu
Contrairement à 175 pays du monde, la Nouvelle-Calédonie n’est pas concernée par la hausse des droits de douane – suspendue pour 90 jours – décidée par Donald Trump début avril. Un choix qui pourrait s’expliquer par des échanges commerciaux dérisoires entre les deux pays. Mais l’incertitude provoquée par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis pourrait avoir des conséquences localement, notamment sur le fret et le nickel. Explications.
Une méconnaissance géographique, une indulgence inhabituelle ou un simple oubli ? Depuis l’annonce par Donald Trump, le 2 avril, d’une augmentation des droits de douane concernant 175 pays du globe, la Nouvelle-Calédonie s’interroge : pourquoi le Caillou a-t-il été épargné ? "C’est difficile à expliquer, on ne sait toujours pas vraiment sur quoi ont été basés les calculs de l’administration Trump", reconnaît Gaël Lagadec, professeur des universités en sciences économiques. L’insignifiance du marché calédonien à l’échelle internationale pourrait être une explication rationnelle si le président américain n’avait pas décidé d’appliquer 50 % de droits de douane supplémentaires à Saint-Pierre-et-Miquelon, 6 000 âmes.
Une balance commerciale déséquilibrée
Ce n’est pas non plus une exception faite à notre région du monde. Les pays du Pacifique ont été durement touchés par les décisions de Donald Trump. Avant la volte-face du président américain, qui a annoncé mercredi 9 avril une "pause" de 90 jours dans l’instauration des nouveaux droits de douane, il était envisagé une hausse de 32 % de droits de douane pour Fidji, de 22 % pour le Vanuatu et de 10 % pour la Polynésie française.
Les données concernant les échanges commerciaux entre la Nouvelle-Calédonie et les États-Unis offrent toutefois une piste de compréhension. Les derniers chiffres de la balance des transactions courantes, c’est-à-dire la différence entre les exportations et les importations entre les deux pays, permettent de constater un solde négatif en faveur des États-Unis. En 2023, la Nouvelle-Calédonie importe pour 28,2 milliards de francs de produits américains, alors qu’elle exporte ses produits pour un montant 8,4 milliards de francs. Pas de raison, pour les États-Unis, de revoir les droits de douane d’un pays pour lequel il affiche un excédent commercial de 20 milliards de francs.
L’indice du fret en hausse
L’autre explication : la faiblesse des échanges commerciaux entre la Nouvelle-Calédonie et les États-Unis. En 2023, ils ne représentaient que 3,7 % du total des échanges internationaux de la Nouvelle-Calédonie. Dans le détail, "les USA occupent la 5e place en termes d’importations de biens (4 % de nos importations), loin derrière la France, l’Australie, Singapour et la Chine", constate David Chatelain, responsable adjoint du service des études à l’Institution d’émission d’outre-mer (IEOM). C’est légèrement plus élevé en termes de services, où les États-Unis occupent la deuxième place avec 6 % des exportations et 11 % des importations. Ça reste toutefois très éloigné du premier partenaire de la Nouvelle-Calédonie, à savoir la France, avec 85 % des exportations de services et 51 % des importations.
Une éventuelle augmentation des droits de douane entre les États-Unis et la Nouvelle-Calédonie aurait donc peu d’impact sur leurs échanges, très marginaux. Ce qui ne veut pas dire que le Caillou sortira indemne du contexte économique international chamboulé. "La Nouvelle-Calédonie est très dépendante de ses importations depuis l’Union européenne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Chine, donc le fait que ces pays soient touchés par la hausse des droits de douane peut nous retomber dessus", estime Mimsy Daly, présidente du Medef-NC.
La bataille entre les deux plus grandes puissances du monde pourrait également entraîner une inflation, qui se fera forcément ressentir sur un marché calédonien intégré à l’économie mondiale. Mais davantage qu’une augmentation du coût des produits, c’est bien la hausse du prix du fret qui inquiète les acteurs économiques calédoniens. "On peut s’attendre à des répercussions sur les coûts et la capacité de desserte du Pacifique, les routes commerciales vont être bouleversées", s’inquiète Mimsy Daly. Selon le site spécialisé Trading Economics, l’indice du fret conteneurisé a en effet augmenté de 5,71 % en avril.
Le nickel à 16 000 dollars la tonne
Autre conséquence notable : celle sur le cours du nickel. Un secteur essentiel à l’économie calédonienne, malgré la crise qu’il traverse, et directement affectée par l’instabilité de la situation économique mondiale. Dans un article paru le 7 avril, le journal Le Monde indiquait que le nickel "se négocie en repli, à 15 000 dollars la tonne, contre 16 000 dollars la tonne fin mars" au London Metal Exchange (LME), place boursière spécialisée dans les métaux non ferreux.
Il n’empêche : la conjoncture pourrait bien offrir "des opportunités" à la Nouvelle-Calédonie, envisage Mimsy Daly. Certains produits fabriqués en Nouvelle-Calédonie ont l’occasion de devenir davantage compétitifs sur le marché américain. C’est le cas par exemple de la vanille, que les États-Unis font normalement venir de Madagascar, pays menacé par une hausse importante des droits de douane. Le prix de la vanille calédonienne pourrait alors devenir attractif. "C’est la même chose pour certains produits de la mer, en particulier le thon", poursuit la présidente du Medef. Reste à voir si, épargnés d’une augmentation des droits de douane, les produits calédoniens sont capables de tirer leur épingle du jeu.
Note
Les biens et les services sont l'ensemble des produits créés. Les biens sont des produits matériels pouvant être conservés. A l'inverse, les services sont immatériels, résultent de la mise à la disposition d'un savoir-faire manuel, technique ou intellectuel, et doivent être consommés dans l'immédiat.
Mimsy Daly : « Dans une démocratie, le rôle de la société civile est fondamental » – DNC.NC
DNC : Comment qualifieriez-vous la situation économique un an après les émeutes ?
Mimsy Daly : La situation reste très précaire, avec de nombreux emplois et entreprises détruits. Et ce qui reste est fragile. En 2025, la fin des dispositifs de soutien pourrait entraîner de nouvelles défaillances. Toutefois, certains indicateurs se stabilisent. On n’a pas d’explosion par exemple de créances douteuses ou de défaillances bancaires. En revanche, la reprise tarde, les chantiers de reconstruction publics et privés n’ont pas commencé.
Comment se portent les entreprises ?
Plus de 1 000 entreprises et patentes ont fermé. Les liquidations continuent à un rythme de 20 à 30 par mois.
Le budget primitif 2025 de la Nouvelle- Calédonie est-il rassurant ?
C’est un exercice difficile. Mais on a deux points d’alerte. Tout d’abord, la formation professionnelle qui est la grande oubliée et notamment l’alternance, la formation des apprentis. On considère que c’est un domaine de vigilance extrême parce qu’il concerne notre jeunesse, c’est un enjeu social. Les entreprises sont prêtes à accueillir des apprentis, encore faut-il que la collectivité joue son rôle, que la formation redevienne une priorité de nos pouvoirs publics.
Ensuite, l’équilibre entre investissement et fonctionnement est préoccupant, avec un très faible investissement public et des frais de fonctionnement considérables. Si on note des efforts de maîtrise de la dépense publique, cela n’est pas suffisant.
Avez-vous ainsi interpellé les pouvoirs publics ?
Oui, via une note, car ces questions ne sont pas abordées dans les discussions sur l’avenir institutionnel. Le coût des futures institutions doit être évalué, ainsi que la capacité de la Nouvelle-Calédonie et des Calédoniens à les financer. Pour le monde économique, c’est une question fondamentale. Le budget 2025 a été construit sous une pression maximale. Pour autant, il faut se projeter vers l’avenir et nous pensons absolument nécessaire de définir ce qu’on va être en mesure de financer : compétences, institutions, niveau de fonction publique…
Les conditions du prêt AFD sont-elles excessives ?
On aurait préféré, comme tout le monde, une subvention. Mais la question reste celle des réformes nécessaires. La Nouvelle- Calédonie a eu recours à ces financements parce qu’elle était déjà en difficulté financière malgré un grand niveau d’autonomie. C’est pour cela qu’on recentre le débat sur quelles institutions, quels modèles, à quel coût, et cela passe par une réflexion sur le coût de la fonction publique.
Les réformes exigées par l’État sont-elles réalisables ? Les prochaines élections peuvent-elles les empêcher ?
Le calendrier politique a un impact, mais il est essentiel de réformer la fiscalité et d’optimiser l’efficacité du système. Nous disons qu’il est possible de réformer notre fiscalité, en optimisant son efficacité, sans pour autant peser sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises.
Les charges qui pèsent sur le travail (charges patronales et salariales) sont la principale source de financement de nos dispositifs sociaux, alors que la Nouvelle-Calédonie a un taux d’emploi qui est particulièrement faible. Cela ne peut pas fonctionner, d’autant que plus de 10 000 emplois privés viennent d’être détruits. Nos comptes sociaux sont donc en faillite.
Il va falloir travailler sur d’autres leviers : la consommation, un niveau d’impôt sur le revenu revu, et prélevé à la source, mais également une progressivité à réévaluer pour que tout le monde contribue à la hauteur de ses moyens. Il nous faut un système fiscal à la fois plus simple avec des assiettes plus larges et des taux réduits. Nous considérons que nous pourrons alors probablement relancer la consommation. Un des enjeux est la revalorisation des bas salaires. Et l’alpha et l’oméga, ce sera la réduction de la dépense publique. Ce n’est pas qu’une question d’impôts. C’est surtout une question de dépense.
L’alpha et l’oméga, ce sera la réduction de la dépense publique. Ce n’est pas qu’une question d’impôts. C’est surtout une question de dépense.
La prolongation du chômage partiel jusqu’à fin juin est-elle suffisante ?
Les discussions se mènent ici désormais avec le gouvernement pour trouver des solutions dès juin incitant à la reprise de l’emploi, comme une prime à l’activité minimale et une incitation à l’embauche par la suppression des charges patronales pendant une durée limitée. Nous demandons aussi un renforcement assez considérable des dispositifs de suivi des chômeurs.
Aujourd’hui avec la très forte hausse du nombre de sans-emplois, les entreprises ont besoin d’avoir un guichet unique pour recruter. Et il faut un suivi quasiment individualisé de ces parcours. Nous avançons aussi avec les syndicats de salariés sur les abandons de poste, les délais de licenciement économique…
Où en est le fonds de solidarité de l’État ?
Le fonds a été rallongé sur les dossiers au « cas par cas » et les derniers versements devraient être traités fin avril et effectués au plus tard d’ici mi-mai. Nous regrettons toutefois que nos demandes concernant les travailleurs indépendants n’aient pas été entendues. Rappelons ainsi que les travailleurs ne bénéficient plus d’aucune aide depuis août 2024. Ils sont en grande souffrance, dans le BTP, le commerce, les services à la personne, l’artisanat, la culture. La réponse des pouvoirs publics est de les orienter vers les collectivités locales, mais sans reprise économique, ces secteurs resteront durablement impactés.
Le Medef national vous soutient-il ?
Oui. Patrick Martin, président du Medef, rencontre cette semaine le cabinet de François Bayrou. La Nouvelle-Calédonie sera à l’ordre du jour.
Le lancement de la reconstruction des bâtiments publics apportera-t-il un nouveau souffle ? Sous quel calendrier ?
Nous avons longtemps été dans l’attente du vote du budget 2025. Aujourd’hui, près de 3,6 milliards ont déjà été versés par l’État pour financer les acomptes à destination des projets publics et sont donc disponibles immédiatement pour les collectivités. Actuellement, 56 projets ont été identifiés parmi ceux potentiellement éligibles à la reconstruction, c’est-à-dire les bâtiments publics détruits. La liste a été élargie à l’éclairage public, aux voiries et à la vidéosurveillance. C’est maintenant aux collectivités de faire des demandes complètes de subvention. À ce jour 35 ont été déposées. Néanmoins, aucun projet n’a réellement démarré et c’est ce qui conditionne le déblocage des fonds.
Il y a une véritable urgence à ce niveau car nous perdons chaque jour des compétences et des entreprises dans le secteur du BTP. Et c’est un fait : les cabinets d’architectes et les bureaux d’études, les premiers interlocuteurs, n’ont pas encore été sollicités sur ces projets. Le CFA par exemple (Centre de formation de l’artisanat) est un des projets les plus emblématiques. Mais on attend que la demande de subvention soit déposée. Dans la mesure où aucun budget n’a été voté pour son fonctionnement, nous sommes très inquiets.
Les assureurs sont-ils à jour pour le versement des indemnités ?
Au 21 janvier 2025, des indemnités ont été versées pour 79 % des sinistres déclarés pour un montant de 238,6 millions d’euros, sur le milliard d’euros estimés, soit +17 millions d’euros par rapport au 10 janvier. Les choses avancent mais certains dossiers restent en suspens, notamment sur les montants les plus élevés.
Manuel Valls avait annoncé la nomination d’un médiateur. Est-ce le cas ?
Un médiateur a bien été nommé à Bercy pour faciliter les discussions sur les gros dossiers d’assurance. Il a permis un aplanissement des conditions de déblocage de la perte d’exploitation par exemple. On a perdu du temps au moment de la transition du gouvernement, mais Bercy est bien mobilisé avec des interlocuteurs dédiés.
Voyez-vous une mise en place d’un mécanisme public de réassurance du risque émeutes ?
C’est un enjeu majeur. Il freine les chefs d’entreprise dans leurs perspectives, leur prise de risque, leur accès au financement. Un projet de fonds de garantie est suivi par le Trésor et l’État, mais il ne verra pas le jour avant le plan de finances 2026. En attendant, il faut trouver des solutions de réassurance adaptées aux circonstances difficiles.
Le Medef a porté le dossier de la défiscalisation des friches commerciales. De quoi s’agit-il ?
Il y a un alignement politique, mais les discussions sont encore en cours avec Bercy sur la rédaction. Ce dispositif permettra aux commerces sinistrés de bénéficier des mêmes opportunités que l’industrie pour reconstruire. Il faudra un vote à l’Assemblée, probablement dans le PLF 2026, mais l’objectif est de trouver un calendrier législatif pour le faire avant la fin de l’année. C’est une excellente nouvelle pour la reconstruction.
Les banques ont-elles joué le jeu ?
Oui, au démarrage avec les reports d’échéance. Aujourd’hui, elles sont sur du cas par cas. Leur soutien est toujours essentiel, car une faillite n’est bonne pour personne. Le Sogefom et l’IEOM ont également joué leur rôle en refinançant la place bancaire calédonienne. Le niveau de risque n’est plus du tout le même, mais il est crucial de maintenir le système à flot.
Est-on dans une crise sociale ?
Oui, nous traversons une crise sociale profonde. Il y a eu des départs et des pertes d’emploi sans perspective immédiate de reprise. Les dispositifs d’aide sociale sont pour la plupart supprimés. Le pouvoir d’achat des Calédoniens est très durement impacté. La Calédonie conserve un vrai potentiel mais on est encore loin de la relance.
Quelles conséquences voyez-vous aux droits de douane décrétés par les États-Unis ?
Les exportations de la Nouvelle-Calédonie vers les États-Unis sont marginales. Maintenant, est-ce que cette nouvelle donne va changer quelque chose ? Il faut absolument l’étudier. On peut travailler sur la façon dont on pourrait utiliser cette situation à notre avantage dans le secteur de la pêche par exemple.
Comment se positionne NC ÉCO dans les discussions sur la reconstruction et l’avenir institutionnel ?
NC ÉCO a depuis le début porté des contributions. Et là, je veux vraiment réagir aux propos du député Metzdorf [NDLR, dimanche 6 avril au JT de NC La 1ère] qui m’ont choquée. Dans une démocratie, le rôle de la société civile est fondamental. C’est un contre-pouvoir, mais il ne faut pas le voir de façon négative, ni comme une menace.
La société civile, c’est un regard qui peut être critique, mais aussi constructif, et c’est une expression de la diversité sociale. NC ÉCO en fait partie, comme le tissu associatif calédonien dans son ensemble. C’est une richesse pour la Nouvelle-Calédonie. La mobilisation citoyenne est le signe d’une démocratie vivace. Surtout à l’heure où les élections et le suffrage universel rassemblent si peu en réalité. Nous avons posé sur la table un certain nombre de contributions d’ordre économique, mais aussi dans le débat institutionnel, car nous avons considéré unanimement que c’est aussi notre responsabilité.
Si la société civile n’est pas écoutée, l’échec est-il prévisible ?
Je suis parfaitement consciente de la difficulté de l’exercice, de ce que les élus sont en train de négocier. Pour autant, refuser la contribution, ou en tout cas exclure le fait de pouvoir la prendre en compte, me semble être une erreur. L’adhésion doit être large, et cela passe par un dialogue ouvert et une prise en compte des enjeux économiques et sociaux.
Croyez-vous à un accord global ?
Je l’espère, mais j’espère surtout que cet accord global sera le fruit d’une réflexion la plus large possible, la plus inclusive possible et qu’il permettra de poser les bases d’une véritable reprise économique et sociale.
Propos recueillis par Chloé Maingourd et Yann Mainguet
Très chers fonctionnaires | Actu NC 09/04/2025
Très chers fonctionnaires | Actu NC 09/04/2025
Si le secteur privé reste le premier pourvoyeur d’emplois salariés en Nouvelle-Calédonie, le secteur public* occupe pour sa part une belle… mais chère place.
Si les fonctionnaires et salariés de la fonction publique sont fortement contributeurs au dynamisme du tissu économique, ils coûtent cher à la collectivité, et donc au contribuable. Plus que leur nombre, il y a leur poids. Car avec près de 100 fonctionnaires pour 1 000 habitants, le territoire accuse un taux d’administration élevé par rapport à la moyenne des régions françaises. En 2020, ils représentaient 25,6 % de l’emploi total (hors militaires) du territoire. À titre de comparaison, en France, ce taux est de 18,9 % (chiffres 2021).
Des salaires 48 % supérieurs à ceux du privé
Or, cette masse salariale s’avère fortement consommatrice en salaires, puisque le salaire moyen net mensuel dans le public est en moyenne 48 % supérieur à celui du privé. Selon la synthèse annuelle des salaires 2020 à 2022 de l’ISEE, le salaire public net mensuel moyen s’élevait à 445 000 francs contre 299 000 francs dans le privé. « Le salaire médian public, lui, est à 361 000 francs. C’est 77 % de plus que dans le privé (203 000 francs) », selon Mimsy Daly, présidente du Medef NC, vent debout contre la surreprésentation du secteur public. Même les salariés les mieux payés du public sont mieux payés que les salariés les mieux payés du privé.
Selon une étude de l’ISEE de 2022, les salariés du public les mieux payés gagnent 55 % de plus que leurs homologues les mieux payés du privé (700 000 francs versus 451 000).
Pourquoi un tel écart ? En moyenne plus qualifiés, les emplois du secteur public demeurent mieux rémunérés que ceux du privé. De fait, la moitié des emplois du secteur public relèvent des CSP cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires. Alors que dans le privé, ce sont les employés qui sont majoritaires (62 %). À cela s’ajoute le fait que les salaires ont moins progressé dans le privé que le public : en six ans, les rémunérations du secteur privé ont augmenté de 1,2 % (soit +0,2 % par an) contre +2,9 % dans le secteur public (+0,5 % par an), révélait l’ISEE en 2023.
Indexations
Mais ce qui fait surtout grimper la facture, c’est que les fonctionnaires bénéficient de surrémunérations spécifiques à l’Outre-mer. En Nouvelle-Calédonie, un fonctionnaire perçoit un salaire 73 % (Grand Nouméa) à 94 % (hors Nouméa et îles) plus élevé que dans l’Hexagone. À cela s’ajoutent, pour les fonctionnaires d’État, une indemnité d’éloignement, une prime d’installation et des jours de vacances supplémentaires. Des avantages qui font l’objet de vives critiques. L’indexation, plus particulièrement, est dans le collimateur de la Cour des comptes qui juge le système coûteux, « à bout de souffle » et à l’efficacité douteuse. Rappelons que ce dispositif, en place depuis 50 ans et jamais réformé, vise à attirer les fonctionnaires loin de la métropole et à compenser la cherté de la vie Outre-mer. Autres avantages à travailler dans la fonction publique, l’emploi à vie bien sûr, mais aussi les jours de congé, les jours de carence maladie, l’indemnisation en cas d’invalidité, ou encore les pensions de retraite, largement plus conséquents dans le public que dans le privé.
Si les fonctionnaires contribuent de manière conséquente à la consommation en Nouvelle-Calédonie, la surrémunération du secteur public a toutefois plusieurs effets pervers. D’une part, elle entraîne une inflation des prix des biens et services, rendant la vie plus chère pour l’ensemble des habitants. D’autre part, elle pèse lourdement sur les finances publiques, alors que la Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui dans une situation financière fragile, et qu’elle évite aujourd’hui la cessation de paiement uniquement grâce à l’aide de l’État.
Mieux payés que les fonctionnaires polynésiens
Si on opère une comparaison, les fonctionnaires calédoniens sont même bien mieux payés que les fonctionnaires polynésiens. Leur salaire moyen est 45 % plus élevé (chiffre 2018) que celui de leurs confrères. « C’est l’héritage direct de nos institutions et de la superposition des strates », commente Mimsy Daly, qui dénonce une administration « pléthorique » en Nouvelle-Calédonie. Les derniers chiffres font état de 6 000 fonctionnaires de plus localement qu’en Polynésie française pour une population équivalente. La masse salariale du public représente 25,6 % de l’emploi en Nouvelle-Calédonie. « On explose tous les records en la matière. Et donc c’est un enjeu pour la Nouvelle-Calédonie pour l’avenir. Aujourd’hui, confrontés à la crise qu’on vit actuellement, le sujet de la rémunération de la fonction publique et du nombre d’agents va être absolument vital. Le moins 1 %, c’est bien, c’est louable, mais ce n’est pas assez », déplore la présidente du Medef, qui prône une contraction plus drastique de la masse salariale du public et des grilles de rémunération.
Contenir la masse salariale
Le gouvernement a effectivement revu à la baisse son objectif de réduction de la masse salariale, de 5 % à 1 %. Pour y parvenir, il préconise un gel des avancements pour la période de juin 2025 à mai 2027 pour tous les agents publics du territoire et la suppression d’un certain nombre de postes au sein de la collectivité Nouvelle-Calédonie. Sont concernés les agents fonctionnaires, les agents contractuels, les grilles fonctionnelles (emplois fonctionnels) et celles des collaborateurs, détaille la Fédération des fonctionnaires sur sa page Facebook. Seul le personnel de santé est exclu de cette mesure « avec les risques réglementaires encourus », selon la Fédé. En revanche, le gouvernement ne touchera pas à la rémunération des fonctionnaires, pour préserver dans cette période délicate le pouvoir d’achat des familles calédoniennes et celui des retraités. Selon la Fédé, « aucune autre piste n’est envisagée, ni la dépense fiscale ou sociale (exonérations, niches fiscales et autres…) ni les dépenses fonctionnelles ne sont abordées ».
Le coût du secteur public
Là encore, les chiffres récents font défaut. On sait seulement que les fonctionnaires continuent de peser sur les finances publiques. Avec ses quelque 22 000 émissaires, notre secteur public engloutit à lui seul 187 milliards de francs par an en salaires (données ISEE 2017), soit 36 % de la dépense publique. La part consacrée au fonctionnement de l’administration atteint 20 % du PIB, soit presque le double de celle observée en métropole. Un score qui n’est pas loin de constituer un record. Plus élevé encore que celui des champions du monde de la présence étatique que sont le Danemark (17 % du PIB), la Suède (16 %) ou encore la France métropolitaine (12,3 %). Alors, si on le compare aux 10 % de l’Australie, aux 7 % de l’Allemagne ou encore aux 6 % du Japon… le niveau est absolument « hors normes » internationales. Or, la Nouvelle-Calédonie n’est pas près de perdre son avance, car la facture ne cesse de grimper : entre 2007 et 2017, les dépenses salariales du secteur public, pour ne citer qu’elles, ont augmenté de 28 %.
L’absence de chiffres récents
L’ISEE n’a pas communiqué de statistiques récentes sur l’emploi public. Les dernières données officielles remontent au 2e trimestre 2020, où il est fait état de 22 368 personnes dans le secteur public (hors militaires), dont 8 900 contractuels, 10 000 fonctionnaires de Nouvelle-Calédonie et 3 300 fonctionnaires d’État. Dans le dernier débat d’orientation budgétaire 2025-2027, le chiffre de 19 302 fonctionnaires et contractuels hors OPT (1 000 personnes) et hors État a été avancé.
* Le secteur public calédonien regroupe les sous-secteurs de l’administration de l’État (composés des services de l’État et de ses établissements publics), de l’administration de la Nouvelle-Calédonie (y compris ses établissements publics), de l’administration provinciale (les trois provinces et leurs établissements publics), de l’administration des 33 communes (et de leurs établissements publics), des organismes de couverture sociale (y compris les établissements hospitaliers) et des établissements d’enseignement privé sous contrat.
Le Medef souhaite réduire drastiquement la dépense publique
L’organisation patronale est formelle : « La situation de la Nouvelle-Calédonie ne lui laisse pas d’autre alternative que de réduire drastiquement sa dépense publique », alors que celle-ci représente environ 55 % du PIB depuis 20 ans. Le tout pour une administration « peu efficace ». Priorité des patrons : ramener les dépenses de fonctionnement du secteur public de 20 % à 12 % du PIB en cinq ans, soit un gain de 80 milliards de francs. Pour y parvenir, le Medef propose entre autres de passer de 21 000 à 14 000 fonctionnaires en cinq ans, de désindexer progressivement les salaires des fonctionnaires territoriaux ou encore de réduire à deux le nombre de strates institutionnelles locales. Il est aussi question de « restituer ou déléguer à l’État des compétences non exercées ou mal exercées » comme le droit civil, le droit des assurances ou encore la sécurité civile, ou encore de mettre en place des mécanismes d’évaluation des politiques publiques.
Dépenses publiques : un gouffre sans fond
Les dépenses salariales du secteur public ne sont pas les seules à augmenter. Depuis toujours, la Nouvelle-Calédonie n’a cessé de s’engager dans une augmentation maladive de ses dépenses publiques et ce, sans parvenir à améliorer sa croissance et son tissu social dans les mêmes proportions. Entre 2007 et 2017, les dépenses du secteur public ont progressé de 45 % contre 27 % seulement pour le PIB en valeur (augmenté de l’inflation). Ces dépenses ont donc augmenté plus vite que la richesse créée sur le Caillou.

Ces chiffres qui en disent long sur l’omniprésence du public
100 agents publics pour 1 000 habitants
Le Caillou accuse un taux d’administration élevé par rapport à la moyenne des régions françaises (80 pour 1000).
Près d’1 salarié sur 3 est fonctionnaire
En 2017, le secteur public calédonien employait 26 712 fonctionnaires et contractuels (contre 65 703 salariés du privé), soit 29 % de l’emploi salarié et 23 % de l’emploi total. 24 % étaient employés par l’État, 35 % par la fonction publique locale (territoriale et communale), tandis que les contractuels représentaient 40 % (source IEOM, rapport annuel 2018). Entre 2013 et 2022, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 15 %.
Pléthore d’entités publiques
L’administration du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est composée de 30 directions et services, mais aussi de 28 établissements publics. Les directions sont tout aussi nombreuses dans chacune des provinces (13 en province Sud, 9 en province Nord, 15 en province des îles) auxquelles s’ajoutent une multitude de SEM (sociétés d’économie mixte).
4 fois plus de fonctionnaires provinciaux par habitant dans les Îles que dans le Sud
Dans son rapport, la Chambre territoriale des comptes fait état de 830 emplois publics à la province des Îles. La province Sud emploie quant à elle 2 243 agents dont 997 enseignants, selon Philippe Blaise, le 1er vice-président de la province Sud. Soit en province des Îles un fonctionnaire provincial pour 21 habitants, contre un fonctionnaire provincial pour 89 habitants en province Sud, selon ses calculs.
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Retrouvez l'intervention de la Présidente du MEDEF-NC en visio depuis Paris dans ce reportage :